Chacun a acquis au cours de l’enfance des habitudes de penser provenant de l’éducation familiale, scolaire, sociale, religieuse…
Ces habitudes forment une sorte de socle qui surgit en mode automatique dès que nous nous réveillons le matin et surtout dès que l’inconfort survient.
Particulièrement submergé par des situations inconfortables ou pénibles, les habitudes de penser de l’adulte sont influencées par l’enfant auquel il est toujours identifié. Regardons les conséquences...
Comment l'enfant du passé exerce-t-il une influence hypnotique sur l'adulte d'aujourd'hui ?
Les enfants sont naturellement innocents, spontanés, optimistes, émerveillés, flexibles, créatifs…
Quelques soient les circonstances ou le contexte de leur vie ! Leur sensation « je suis » et leur sensation d’Être est viscérale. Tous les très jeunes enfants sont naturellement curieux, joueur et créatifs, prêts à tout pardonner…, ils ne confondent pas l’existence avec des « définitions de l’existence » et ne cherchent pas comme les adultes à se rassurer en réaction à leur doute ontologique.
Mais dès l’âge de trois ans, cette simplicité fait place à des dispositions d’esprit de plus en plus complexes.
Il est de bon ton de regarder cela comme une fatalité propre à l’espèce humaine sans regarder vraiment ce qui se passe. Ce qui se passe chez chaque enfant, est pourtant très éclairant sur ce qui se passe lorsqu’il devient adulte.
Progressivement la spontanéité du très jeune enfant, sa sensation directe de l’existence et de l’environnement, fait place à un début de « recherche stratégique ». Instinctivement il recherche des solutions pour gérer ses propres inconforts et ceux de son entourage. Cette recherche de réparation, se fait toujours et de plus en plus sur la base d’interprétations conceptuelles de ce qui s'est passé et de ce qui se passe.
Il en résulte la formation conceptuelle du « moi ».
Tous les enfants se définissent par rapport à des situations qu’ils interprètent comme des signes de leur propre imperfection.
Ils intériorisent et s’approprient la culpabilité inconsciente des adultes. Un grand nombre de circonstances, souvent incompréhensibles pour l’enfant, sont interprétées par lui de façon traumatisante.
Ce sont ces interprétations qui structurent sa pensée, sa vision du monde et de « lui-même ». Ce sont ces interprétations qui constituent ce que chacun appelle « mon histoire ».
Cette histoire constituée de faits « interprétés par l’enfant », est largement occultée à l’âge adulte.
Quelles en sont les conséquences ?
Un adulte qui fonctionne -inconsciemment- sur la base des interprétations enfantines souffre de diverses formes de névroses, des schémas répétitifs et de mécanismes défensifs. S'il ne veut plus subir le pouvoir hypnotique de l’enfant du passé, il est nécessaire qu’il reconnaisse les faits interprétés par « son enfant intérieur ». Celui-ci ne les a pas oubliés .
Qu'il s'agisse de la perte d’un frère ou de l’un des parents ; de l’enfermement du père dans une souffrance d’origine transgénérationnelle ; de la dépression de la mère ; du spectacle de violents conflits parentaux ; de l'alcoolisme ou des troubles mentaux chez l’un des adultes référants ; de parents perfectionnistes, obsessionnels, dissociés, indifférents, engourdis ; de parents incestueux, maltraitants, abusifs ; de parents absents ou abandonnants ; et même au cours d'une existence qui ressemble à un long fleuve tranquille : l’enfant expérimente la peur, la colère, la tristesse, la honte, la culpabilité, à répétition et sans savoir pourquoi ni comment.
Dans l’espoir que les choses s’arrangent et avec les encouragements de son entourage, il s’auto-évalue et se juge comme étant responsable et coupable de ses propres souffrances.
Selon les circonstances et les interprétations qu’il en a faite, l’enfant se définit comme étant par exemple : indigne d’amour, incomplet, sans valeur, seul, non existant, petit faible et sans pouvoir… ou bien pour compenser il adopte une définition de soi opposée à sa croyance de base. Toutes ces définitions conceptuelles de « moi » confirment la sensation d’être distinct et séparé de tous et de tout y compris de « soi-même » et de ce que l’on voudrait être pour que les choses aillent mieux.
Ces définitions largement occultées, deviennent une sorte de traduction permanent et ‘rassurante’ en réaction au doute d’être.
Ce doute induit par l’activité sécuritaire du système nerveux qui éprouve « le besoin de revérifier en permanence sa propre existence ».
Des réactions à ces autodéfinitions originelles se développent et se complexifient dans l’espoir de maîtriser l’inconfort, le doute et la peur au cours de l’enfance, de l’adolescence et de la vie d’adulte.
Les systèmes défensifs de notre sens de « Moi » se structurent autour de stratégies de contrôle :
Loin de nous délivrer de la tyrannie des autodéfinitions originelles de « moi », ces mécanismes de défense confirment les auto-définitions et démultiplient doutes, culpabilité et souffrances induites.
Le plus souvent la confusion est telle entre « ce qui arrive effectivement », « la traduction qui en est faite par la pensée » et « la sensation qui en résulte », que cette sensation entraîne d’autres pensées confusionnelles, censées elles aussi décrire la réalité et/ou produire du danger ou de la sécurité imaginaires…
Il en résulte une chaine d’interprétations des évènements, confirmant illusoirement la structure conceptuelle de « moi » comme étant la seule réalité vivable !
Peut-on se réveiller d’une telle transe hypnotique identitaire ?
Peut-on retrouver la sensation essentielle de « Je Suis » ? La réponse est OUI !
Le conditionnement de l’enfant du passé hypnotise l’adulte d’aujourd’hui et l’empêche de sentir « Je Suis » sans définitions.
« Je Suis » n’est pas un concept. L’existence ne dépend pas du concept « exister » ou des définitions enfantines ou savantes de l’existence.
Si les définitions à propos de vous même, (plus ou moins inconscientes), provenant de l’interprétation de votre passé sont trop lourdes à porter, questionnez-les ! Débusquez-les ! Cela vous permettra de poser ces lourdes valises provenant de votre histoire.
La pratique de l’autoquestionnement des croyances identitaires permet de se réveiller du pouvoir hypnotique de l'enfant du passé.
Ce réveil produit rapidement et durablement des effets tangibles au quotidien, autant chez celui qui pratique l’Autoquestionnement que sur son entourage.
Les souffrances dont le socle est conceptuel disparaissent, ainsi que les crispations, les somatisations, les addictions, les comportements récurrents, les auto-enfermements, les focalisations inconscientes de l’attention sur le passé…
– La spontanéité se développe.
– La capacité de sentir le monde tel qu’il est (sans interprétations) apparaît.
– La capacité à entrer en relation simple et directe avec les autres se redécouvre.
– La sensation de vos propres besoins devient évidente au point qu’une vision claire des moyens de les combler s’installe définitivement.
Dé-hypnotisés de ce « Moi » conceptuel provenant du passé, « Je Suis » (sans définitions), est éprouvé au présent.
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