Les principes fondamentaux du bouddhisme
- Respect de la vie – ne pas tuer
- Respect de la propriété d’autrui - ne pas voler
- Être honnête - ne pas mentir
- Garder un corps pur – pas de sexualité désordonnée
- Garder l’esprit clair – pas de drogue, d’alcool, ...
Le Bouddha historique
Siddhârta Gautama est à l'origine du bouddhisme. C’est le premier Bouddha (Buddha), et il en est l’incarnation de l’archétype pur et parfait. C'est lui méditant dont l'image est partout en Orient, équivalente en Occident à celle du Christ en croix.
Il a eu une vie riche de contrastes : abandonnant sa jeunesse protégée et confortable de futur roi pour sept années de recherche et de doute, il a connu un éveil décisif et l’état de Bouddha, lors d'une profonde méditation sous le célèbre arbre de la Bodhi, un ficus religiosa, qui se trouve à Bodhgaya en Inde.
Le Bouddha tout comme le Christ n'a pas souhaité fonder de religion. Il aurait même hésité à parler de son expérience, avant de faire le choix difficile de ne pas entrer dans le nirvana pour revenir indiquer la voie de l'éveil dans le monde.
Il a d'abord transmis son enseignement à ses anciens compagnons de route, ermites et moines errants, puis il a voyagé durant les quarante-cinq années restantes de sa vie pour enseigner à une grande variété de personnes.
Ayant atteint les quatre-vingts ans, on raconte qu'il est entré dans la mort consciemment, serein et souriant.
Un intérêt pour la condition humaine
Le bouddhisme ou philosophie bouddhiste s'enracine dans les concepts indiens traditionnels qu'il reprend - en effet, Siddhârta a été élevé dans l'hindouisme.
Mais sa doctrine, sous la forme des 4 Nobles Vérités, déplace le focus en mettant l'accent sur la situation humaine et son vécu psychologique. Le bouddhisme soutient l'individu de manière quasi psychothérapeutique.
Quelles sont les 4 Nobles Vérités du Bouddha ?
La première Noble Vérité stipule notre condition de souffrance et notre frustration car nous n'arrivons pas à accepter le caractère mouvant, impermanent et insaisissable des formes de la vie.
La deuxième Noble Vérité dit que nous souffrons à cause de notre attachement aux manifestations illusionnelles de la vie ("maya") que nous fractionnons et catégorisons pour mieux les fixer. Alors qu’en réalité, la vie est fluidité et unicité, nous nous trouvons dans un cercle vicieux de questions et d'actions qui en engendrent d'autres (c'est le "samsara", cycle de réincarnation, naissance et de mort dans ce monde de souffrance) aux prises avec la chaine du "karma" sans fin des causes et effets.
La troisième Noble Vérité dit que nous pouvons briser ce cercle vicieux et sortir de la souffrance en atteignant l'expérience de l'éveil, le "nirvana". C’est l’état de Bouddha, une illumination intérieure indescriptible car en dehors de tout concept intellectuel : le moi éveillé n'est plus distinct de l'unicité de la vie. Nous sommes alors délivrés du cycle des renaissances, et cette délivrance ultime est appelée « vimukti » ou « vimoksha » (l’équivalent de la « moksha » hindouiste).
La quatrième Noble Vérité montre comment en finir avec toute souffrance en suivant la voie de l'Octuple sentier "du développement de soi" (Fritjof Capra, Le Tao de la physique, page 99).
Le Noble Chemin, le Sentier Octuple, le Noble Sentier Octuple aussi appelé le Chemin du Milieu est le chemin de pratique assidue qui conduit vers l'état de Bouddha. Il commence en développant une vision juste sur la réalité de notre situation.
Les 8 voies du Noble Sentier Octuple
- La vision juste
- L’émotion juste
- La parole juste
- L’action juste
- Les moyens d’existence justes
- L’effort juste
- La prise de conscience juste
- La concentration juste
L'après Bouddha
Deux écoles ont succédé au Bouddha : le petit Véhicule (les écoles Hinayana ou la voie des anciens, puis Theravada) et le Grand Véhicule (les écoles Mahayana) doublé de sa forme ésotérique le véhicule Diamant (le bouddhisme tantrique Vajranaya).
Le bouddhisme Hinayana, « petit Véhicule » ou « ancien véhicule »
Il correspond aux écoles anciennes qui ont suivies le bouddhisme. Puriste, élitiste et conservateur, Hinayana se rapproche d’une vie monacale et contemplative avec un engagement personnel et une discipline individuelle très strictes. Il suit rigoureusement l'enseignement des Quatre Nobles Vérités de Bouddha. Il se base sur le Canon pali, en langue pali : la retranscription de la doctrine au 1er siècle avant notre ère. Jusque-là, la doctrine avait été apprise par cœur et transmise oralement pendant cinq siècles.
L’apprenti acquiert la sagesse dans le cadre de l’enseignement et d’une relation assidue avec le maître. Il ne compte que sur lui-même pour maîtriser le mental grâce à la réflexion et la pratique de la méditation.
La recherche est axée sur la réalisation du dernier échelon de la sagesse, l’« Arhat » ou « Arahant » : c’est l’éveillé qui a vaincu l’ignorance et ses « dix entraves ». Il a éliminé « les souillures » - tout ce qui obscurcit l’esprit, les afflictions mentales, les croyances nocives, les passions destructrices et les émotions négatives, tous les états qui se manifestent en actions malsaines, nous attachent au karma et nous retiennent dans le monde de la souffrance. L’Arhat atteint le nirvana, il est libéré du cycle des renaissances du samsara.
De nos jours, sa version modernisée, le bouddhisme Theravada en est la seule branche encore active, et il est très développé en Thaïlande, Népal, Tibet et dans tous les pays d’Asie du Sud-Est.
Le bouddhisme Mahayana ou « grand Véhicule »
Il garde un esprit souple et ouvert, actif dans le monde et accessible notamment aux femmes et aux laïques. Altruiste, il œuvre pour le plus grand nombre.
Le grand véhicule offre une variété d’aides par les méthodes des « moyens habiles » : sons, mandalas, mudras, mantras, prières. Ce sont autant d’appuis sur des forces extérieures à soi. Il se décline en de multiples écoles qui se basent sur les différents Sutras, des vastes textes d'une subtile élaboration écrits en sanskrits. Le Sutra du cœur y revêt une importance centrale.
Le Mahayana décrit la réalité en termes métaphysiques (le vide ou « vacuité », essence et source de la vie, ne peut être saisi par les concepts humains), en termes de foi et de dévotion, en termes de modèle de sagesse.
"Prajna", la sagesse de Bouddha, l'intelligence ou connaissance intuitive et "Karuna", la compassion sont les deux piliers qui soutiennent la vie religieuse bouddhiste, dont l'idéal de vie est d'atteindre la sagesse illuminée "bodhi" pour devenir bodhisattva, en renonçant aux états mentaux et aux désirs générés par « l’obscurcissement des émotions conflictuelles » et « l’obscurcissement concernant le connaissable ». Un bodhisattva est aux portes de devenir Bouddha, mais comme lui, fait le choix de rester par amour bienveillant et pour aider tous les êtres vivants à entrer dans le nirvana.
La Chine tout particulièrement honore le bouddhisme Mahayana, ainsi que le Japon, la Corée, le Vietnam.
Le véhicule Diamant, le bouddhisme tantrique Vajranaya ou « bouddhisme ésotérique »
C’est une branche du bouddhisme Mahayana. Elle est apparue en Inde en parallèle à l’hindouisme tantrique ou tantra. Elle décrit également les chakras et le système énergétique.
Voie ésotérique elle est gardée très secrète et s’enseigne par transmission directe. C'est une voie rapide considérée comme dangereuse. Elle est réservée aux apprentis avec une foi d’acier et les intentions les plus pures. Seul un lama, un maître initié en qui le disciple accorde une confiance sans faille, peut conduire sur cette voie.
Il ne s’agit plus de renoncer mais de transmuter les poisons de l’esprit (« les cinq passions néfastes ou émotions perturbatrices ») en remèdes (« les cinq sagesses ») par l’utilisation adéquate des « moyens habiles » sous la direction du maître qui discerne les besoins du disciple au fur et à mesure de son cheminement.
La voie bouddhiste tantrique a été particulièrement adoptée au Tibet et en Mongolie, et aujourd’hui elle est pratiquée plus largement dans les pays des régions himalayennes et mongoles (Bhoutan, Népal, Chine, Inde, Mongolie, Russie) et au Japon.
Les passions ou poisons de l’esprit (kleshas)
- Le désir / l’attachement (râga)
- La colère / l’aversion (pratigha)
- L’ignorance (avidyâ)
- Le doute / le scepticisme (mâna)
- L’orgueil / l’arrogance (vicikitsâ)
- Les fausses croyances / l’opinion erronée (drishti)
Les sagesses ou vertus (paramitas)
- La générosité (dâna)
- La discipline / l’éthique (shîla)
- La patience (kshanti)
- Le courage / la diligence (vîrya)
- La concentration (dhyâna)
- La connaissance / la sagesse (prajnâ)
Influence géographique du bouddhisme
Depuis l’Inde, le Bouddhisme a rapidement fait son chemin dans toute l'Asie où il a pris des formes particulières propres à chaque territoire et culture. Chine, Bhoutan, Népal et Tibet, Corée, Thaïlande, Birmanie, Vietnam, Laos, Cambodge, Mongolie, Sri Lanka, Indonésie… Au Japon aussi où il s’est développé sous la forme du bouddhisme zen.
On peut dès lors considérer qu’il n’y a pas un seul bouddhisme mais bien des bouddhismes. Une des branches les plus connues en occident est celle du bouddhisme tibétain : c’est en son sein que l'institution des Dalaï-lamas, chefs spirituels du Tibet, y a pris naissance.
Bouddhisme zen et bouddhisme tibétain sont les principales traditions bouddhiques à avoir gagné en influence en Occident au cours du XXème siècle.